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Il fait
également la rencontre déterminante d'Edmont-Francois Calvo. Après
un séjour en Bretagne, il rejoint son père et l'assiste chez un
luthier parisien. En 1945, il travaille avec Renan de Vela sur un
projet de dessin animé intitulé Clic-Clac, puis illustre Flamberge,
une histoire de mousquetaires écrite par un certain Em-Re-Vil. L'année
suivante, à la suite d'une petite annonce, il est engagé aux éditions
du Chêne. Il y dessine un récit en 16 planches mettant en scène
le Grognard Clopinard. Sous le pseudonyme d'Al Uderzo, il collabore
au magazine OK et conçoit successivement Arys Buck, le Prince Rollin,
puis Belloy l'Invulnérable.
En 1949,
il se retrouve reporter-dessinateur au journal France-Dimanche.
A la suite de Jean Bellus, il anime Le Crime ne paie pas, une BD
verticale publiée par France-Soir. Après avoir dessiné Captain Marvel
Junior dans Bravo ! Uderzo se lie avec Yvan Cheron, le responsable
de l'agence belge international Press. Ce dernier l'invite à Bruxelles
et lui présente Georges Troisfontaines, le directeur de l'agence
World Press ; il fait également la connaissance des dessinateurs
Victor Hubinon, Eddy Paape et Mitacq... ainsi que du scénariste
Charlier avec lequel il relance Belloy en 1951 dans La Wallonie.
La même année, il rencontre un jeune homme fraîchement arrivé des
Etats-Unis : René Goscinny.
Une complicité se crée très vite entre les deux hommes. Tout d'abord,
ils rédigent et illustrent une rubrique sur le savoir-vivre, publiée
dans la revue féminine Bonnes Soirées. Ils concoivent ensuite Pistolin,
mettant en scène un gentil corsaire, suivi peu après par Luc Junior.
Ces 2 séries paraissent dans la Libre Junior. A cette époque, ils
ont même l'idée de lancer sur le marche américain un personnage
repondant au nom de Oumpah-Pah.
Celui-ci n'emporte guère de succès et reste encore quelques années
dans son carton à dessins. Toujours pour Bonnes Soirées, Uderzo
illustre Sa Majesté mon mari et Valérie Andre, une héroïne de la
guerre d'Indochine.
En compagnie d'Octave
Joly, il se lance en 1955 dans 2 feuilletons réalistes: Tom et Nelly,
enfants du siècle pour Risque-Tout et Marco Polo pour La Libre Junior.
Fin 1955, Uderzo, Charlier, Goscinny et Jean Hebrard (responsable
de la publicité à la World Press) décident de fonder un syndicat,
afin de défendre leurs droits. Leurs employeurs l'apprennent et
décident de les licencier. Le quatuor fonde alors deux sociétés
parallèles: Edifrance et Edipresse, tout à la fois agence de publicité
et de presse. Sponsorisés par le chocolat Pupier, ils sortent le
fascicule Pistolin. Au sommaire, on retrouve Uderzo dans Belloy,
dans les Enfants héroïques et dans les Grands Noms de l'Histoire
de France. Parallèlement, avec Goscinny, il crée Bill Blanchart,
une série réaliste publiée dans la Libre Junior, et continue Benjamin
et Benjamine dans le magazine du même nom, à la suite de Christian
Godard. En 1957, sur un texte de Charlier, il dessine Clairette,
une BD sentimentale proposée par Paris-Flirt. Un an plus tard, Uderzo
fait son entrée à Tintin. Outre la série Oumpah-Pah, enfin publiée,
il y réalise diverses histoires complètes et La Famille Cokalane,
une création publicitaire commanditée par le shampooing Petrole
Hahn. Les responsables d'Edifrance/Edipresse fourmillent de projets.
Le premier d'entre eux, Le Supplément illustré, se veut destiné
à l'ensemble de la presse quotidienne. Pour l'occasion, Uderzo dessine
Banjo 3 ne répond plus, une bande dessinée réaliste préfigurant
Tanguy et Laverdure et Antoine l'Invincible. Ce supplément ne dépassera
pas le n°0. Il en est de même pour Radio-Télé, pour lequel il ne
dessine qu'une couverture et qu'un strip. Ce magazine s'il ne sort
pas, permet néanmoins à l'équipe d'établir de sérieux contacts avec
la station Radio-Luxembourg, qui se concrétiseront en octobre 1959
par la sortie de Pilote. Dès le premier numéro de cet hebdomadaire,
Albert Uderzo entreprend Tanguy et Laverdure avec Charlier et Astérix
avec Goscinny. Le petit Gaulois s'impose au fil des années comme
le best-seller absolu et le personnage le plus connu de toute la
bande dessinée francaise. Au fil des années, Uderzo abandonne ses
autres séries pour ne plus se consacrer qu'à ce personnage. En 1967
sort le premier d'une longue série de dessins animés Asterix le
Gaulois. Sept ans plus tard, toujours en compagnie de Goscinny,
il fonde les studios Idefix. En 1979, soit 2 ans après la mort de
son scénariste, il crée les éditions Albert-René.
Depuis le décès
de Goscinny en 1977, Uderzo est seul pour assumer la responsabilité
du texte et des dessins. Mais il est tellement imprégné de ses personnages
qu'il n'a aucune difficulté à maintenir l'esprit de la série. Le
plus éprouvant est de trouver à chaque fois une nouvelle idée. Uderzo
écrit et dessine chaque image d'un album lui-même, dans son appartement.
Il travaille environ 9 mois pour réaliser un album (3 mois pour
le scénario et les dialogues et 6 mois pour les dessins). Pour les
seules Aventures d'Astérix, 14 000 dessins environ ont déjà été
produits. La collection Astérix comprend aujourd'hui 30 titres,
diffusés à plus de 250 000 000 d'exemplaires dans le monde entier
et traduits en plus de 40 langues. Sans parler des 6 films d'animation,
longs métrages et de tous les produits dérivés concédés sous licence.
Après plusieurs années d'absence, Uderzo ressort en 1996 un album
des aventures des célèbres gaulois, La Galère d'Obélix. En 2001,
il s'agira de Astérix et Latraviata.
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